Conference
   

Guillaume PERRIER

Centre National de la Mémoire Arménienne


Guillaume PERRIER
25 mai 2018   8:00 PM
Centre National de la Mémoire Arménienne
32, rue du 24 avril 1915 – 69150 Décines
Decines-Charpieu - France

Rencontre avec Guillaume Perrier pour son livre “Dans la tête de Recep Tayyip Erdogan“.

Un mois avant les élections présidentielle et législatives anticipées, précipitées par le Chef de l’État turc dans l’espoir d’obtenir davantage de pouvoirs illimités, Guillaume Perrier nous aidera à mieux comprendre ce qui se joue en Turquie, et quels enjeux pour la stabilité régionale sont engagés.

Le Centre national de la mémoire arménienne est très heureux de vous proposer une rencontre-signature avec Guillaume Perrier à l’occasion de la sortie de son livre Dans la tête de Recep Tayyip Erdogan, vendredi25 mai à 20h00 au CNMA. Une occasion précieuse de décrypter la Turquie d’aujourd’hui et son Maître.

Guillaume Perrier, journaliste et auteur, est ancien correspondant en Turquie (Le Monde , Europe 1, Le point). Il a couvert l’actualité turque pendant une dizaine d’années. Il est co-auteur de La Turquie et le Fantôme arménien (Actes Sud/Solin 2013), livre qu’il avait présenté au CNMA en mai 2013, et l’auteur du film Erdogan, l’ivresse du pouvoir (Arte 2016).

“Depuis le début de sa carrière, l’un des principaux traits de ca­ractère de monsieur Recep Tayyip Erdoğan, c’est qu’il a la langue proche du cœur. Il dit ce qu’il pense aussitôt qu’il le pense”, ana­lyse l’un de ses plus vieux compagnons de route. On pourrait donc le lire à livre ouvert ? “Il n’est pas très cultivé, ajoute un journaliste, il n’a jamais lu Sun Tzu ou Machiavel. Mais malgré cela, c’est l’un des leaders les plus forts du monde.”

Comment cet homme politique, proche du Turc de la rue, au pouvoir depuis 2003, porté par la réussite économique in­solente de son pays, est-il parvenu à vampiriser la vie politique sans jamais craindre d’institutionnaliser l’opportunisme comme méthode de gouvernance ?

On se souvient qu’il voulait adhérer à l’Union européenne, qu’il était le “frère” de Bachar el-Assad, l’allié d’Israël, qu’il négo­ciait avec les Kurdes du PKK, qu’il marchait main dans la main avec Fethullah Gülen, son ennemi juré d’aujourd’hui, et cætera…

De plus en plus mystique après le coup d’État manqué de 2016 – “un don de Dieu”, dit-il –, il se compare volontiers au prophète Mahomet sauvé à Médine par une araignée. Citant le Coran à tout-va, l’hyper-président, installé dans son palais monumental de mille cent cinquante pièces, se veut aussi le successeur d’Atatürk, et pourquoi pas, bientôt, celui de Soliman le Magnifique.

Il demeure un acteur incontournable dans un Moyen-Orient en pleine recomposition et d’une complexité redoutable. Mais pour combien de temps ? Jusqu’en 2029 comme il le souhaite ?

Entre-temps, il sera devenu le fossoyeur de la fragile démocra­tie turque en menant une répression de masse impitoyable contre des milliers d’“opposants”, tout spécialement contre les journalistes du pays qui occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse.

Gaidz MINASSIAN, Le Monde:

« Le livre ne caricature pas la Turquie post-kémaliste. Il donne les clés pour comprendre le phénomène Erdogan. (…) Mais sommes-nous pour autant dans un régime tyrannique? L’auteur fournit deux pistes : une sorte de « fascisme », selon le politologue Hamit Bozarslan… Sans guillemets pour l’écrivaine Asli Erdogan, incarcérée quelques mois en 2016 pour « complicité avec une organisation terroriste » et toujours sous la menace d’une condamnation. »