CONFÉRENCE par Paulette HOUBOUYAN-COUTANT, Docteur en Histoire.
Riche d'une civilisation ancienne de plus de 3000 ans, la Nation arménienne a su préserver les savoirs anciens, forgeant son identité autour de sa langue et de sa religion chrétienne, dans son terroir ancestral, situé majoritairement dans l'Empire ottoman. Des liens culturels très forts entre la France et l'Arménie, tissés au fil des siècles depuis l'époque des croisades, ont pris un essor particulier à la fin du XIXème siècle. La présence d'écoles missionnaires françaises, fréquentées surtout par de jeunes Arméniens, garçons et filles, fortifie la connaissance de la culture française.
Le génocide de 1915 anéantit la presque totalité des Arméniens ottomans, mais épargne ceux du Caucase, sous domination soviétique à partir de 1922 et devenus indépendants en 1991 après l'éclatement de l'URSS. Dans l'imaginaire des Arméniens, la France garde une place toute particulière comme terre d’accueil et pays des droits de l’homme. La reconnaissance du génocide arménien par le Parlement français en janvier 2001 renforce ce capital de sympathie. La volonté des présidents de la République des deux pays de lancer une « Année de l’Arménie en France » en 2006-2007 montre que les relations culturelles peuvent être un rapprochement entre les deux peuples pour une meilleure connaissance réciproque. En témoigne le Sommet de la Francophonie, en 2018, à Erevan, capitale de l'Arménie d'aujourd'hui qui ne représente que 10% de l'Arménie historique.
Seront rappelées les grandes lignes de cette proximité culturelle des Arméniens avec la France, dans leur terroir ancestral, depuis l'époque des croisades et en particulier au XIXème siècle avec la présence des missions catholiques françaises. Ainsi que les échanges culturels avec la France et l'Arménie d'aujourd'hui.